Reverend Bizarre@Metal Choc
Investigations par Corinne, confessions par Earl of Void.
Pour commencer, merci d’avoir accepté
cette interview.
Et bien, merci d’avoir trouvé le temps
de préparer ces questions, et pour ton intérêt pour notre Mission pour
la pureté musicale.
Peux-tu nous rappeler le parcours du
groupe ?
Reverend Bizarre s’est formé en 1995 à
Lohja, une petite ville industrielle du sud de la Finlande. Les membres
originaux étaient Albert à la basse et au chant, Peter à la guitare, et
Juippi à la batterie. A cette époque, Albert a écrit plusieurs chansons
qui plus tard ont figuré sur des sorties officielles. En fait la toute
première fut « In The Rectory Of The Bizarre Reverend », qui finalement
apparut en 2002 sur notre premier album du même nom.
Néanmoins, au milieu des années 90, tout le groupe aurait pu continuer
avec une démo pourrie faite lors des répétitions. Mais lentement et en
silence le premier Reverend Bizarre mourut.
Quelques années après, Peter et Albert se sont retrouvés à Turku, une
ville universitaire de la côte ouest. Moi-même, originaire également de
Lohja, j’ai vécu quelques temps à Turku. Ayant été le batteur du groupe
de dark rock progressif de Peter et ayant joué des trucs très lents avec
Albert au début des années 90, on m’a demandé de rejoindre les mecs dans
le but de ressusciter Reverend Bizarre. J’ai accepté.
En 1999, après ma sortie de prison, nous avons enregistré et sorti notre
première démo « Slice Of Doom ». J’ai réussi à nous avoir un deal avec
Sinister Figure, subdivision du label de power metal finlandais
Mastervox Records. Tout semblait aller pour le mieux, et nous avons
sorti notre premier album « In The Rectory Of The Bizarre Reverend »
début 2002.
Mais finalement, tout n’allait pas bien, loin de là, et après avoir
attendu longtemps pour mettre un terme à notre contrat avec Mastervox
(Sinister Figure avait coulé depuis), nous avons finalement signé un
nouveau contrat avec Spikefarm, subdivision de Spinefarm Records. Mais
avant ça, Mastervox avait cédé la license de notre album à un autre
label finlandais, Low Frequency Records, qui à leur tour en ont cédé des
parties et nous ne l’avons su que plus tard. Finalement, Spikefarm a eu
les droits de l’album ; une réedition remasterisée et améliorée est
sortie quelques semaines plus tard. Un disque bonus intitulé Return To
The Rectory fut ajouté, il comprenait une heure de matériel exclusif non
publié jusque là. Regardez les autres éditions sorties chez LFR EN
Finlande, Nibelung Records en Allemagne, quelques qu’elles soient, elles
ne comprennent pas le matériel bonus.
Et avec nos méthodes de travail, nos standards, et nos critères – nous
considérons que ces sorties sont plutôt de l’escroquerie.
Quelles sont vos principales
influences ?
Tous les groupes de doom metal qui nous
ont précédés : Saint Vitus, Trouble, Witchfinder General, Count Raven,
The Obsessed, Pentagram, Solitude Aeturnus, Candlemass, Penance,
Revelation, Solstice, Iron Man, Mirror Of Deception, Pagan Altar, Cirith
Ungol, Exitus, Scald, Internal Void, Paul Chain, Warning, Unorthodox,
Cathedral, Cold Mourning, While Heaven Wept, Minotauri, Dawn Of Winter,
Spiritus Mortis, Electric Wizard, Confessor, Stillborn, Solomon Kane,
Orodruin et Mourn. Et avant tout Black Sabbath.
Peux-tu nous parler de la réedition de
votre premier album intitulé In The Rectory Of The Bizarre Reverend ? Le
package comprend donc deux CD’s, peux-tu nous en dire un peu plus sur ce
deuxième CD ?
En complément de ce que je te disais
tout à l’heure, le matériel bonus devait à l’origine sortir avec un
double CD EP intitulé Reverend Bizarre Blesses You With Fire. Alors que
nous avions déjà enregistré cet EP, Spikefarm nous a dit qu’ils avaient
finalement après plusieurs tentatives réussi à obtenir les droits de
notre premier album et qu’ils avaient prévu de le remasteriser et de le
rééditer. Blesses est devenu le disque bonus, donc personne n’achèterait
les autres éditions. En plus des chansons enregistrées exclusivement
pour la sortie du EP d’une heure, Return To The Rectory il y a également
‘Aleister », une chanson que nous avions laissée de côté pour le EP
Harbinger Of Metal à cause des limitations de temps dues au format CD,
ainsi qu’une vidéo de ‘Doom Over The World » tournée en 2001.
Peux-tu nous parler de l’artwork ?
La partie avant de la pochette est une
peinture de Francisco de Goya (1746-1828), Witches’Sabbath. Je suppose
que les artistes responsables des autres anciens dessins sont inconnus.
Vous allez enregistrer un nouvel album
intitulé « Crush The Insects » durant l’hiver 2004/2005, peux-tu nous en
parler ?
Ce sera notre second album officiel.
Nous venons de terminer l’enregistrement de la batterie, et ensuite nous
enregistrerons la basse, puis les parties de guitares, et enfin le
chant. Fin janvier nous mixerons le tout.
Je ne sais pas quoi dire au sujet des chansons. A l’origine cela devait
être notre réalisation la plus facile d’approche, avec beaucoup de
tempos rapide et d’hymnes heavy metal comme « Doom Over The World »,
« Cromwell », et « Devil Rides Out ». Après le très lent In The
Rectory, et nos sorties EP comme Harbinger et le split 12’’
avec Orodruin, personnellement je m’inquiétais un peu de l’atmosphère
générale de notre second album à venir.
Maintenant qu’il est enregistré, je ne m’inquiète plus du tout.
Comme toujours, il y a quelques vieilles chansons sur cet album, comme
« Fucking Wizard », qui figurait à l’origine sur la démo Slice Of
Doom.
Oh, savais-tu que nous avions cinq albums planifiés avant même d’avoir
enregistré le premier ? Et bien c’est vrai. En fait, « The Hour Of
Death » (figurant sur In The Rectory) a été écrite à l’origine en
1993, avec des textes en finlandais. Albert et moi-même l’avons jouée
avec KLV, notre ancien groupe des années 90 que j’ai mentionné au début
de cette interview.
En 1997, la chanson figurait en fait sur la démo Katso Mihin Kätesi
Pystyvät.
Légèrement plus rapide que lorsque Reverend Bizarre l’a renregistrée, et
avec un chant féminin.
Malheureusement, KLV a splitté juste après la sortie de notre dernière
démo et d’un split 7’’ avec le groupe finlandais Viikate en 1998.
Albert a vraiment été frustré par notre malchance et notre difficulté à
trouver un contrat.
Le metal lent avec un chant en finlandais n’était pas très populaire à
l’époque, et quelques labels nous avaient prévenus en nous disant de
changer pour la langue anglaise.
Depuis des années maintenant c’est devenu une des plus grosses tendances
en Finlande, avec de nouveaux groupes qui ont un son lent et lourd et
qui chantent en finlandais.
Comment procédez-vous pour composer ?
Si quelque chose d’imprévu arrive , en
dehors des sorties d’albums officielles, nous essayons d’organiser des
répétitions quelque part. Nous n’avons pratiquement jamais eu de salle
de répèt à nous, et cela a toujours été un problème majeur pour nous.
Une semaine ou deux avant le début des sessions pour Harbinger of Metal,
j’ai réussi à nous louer une salle de répétition, partagée avec deux
autres groupes. On s’est fait jeter au bout d’un mois, mais cela n’avait
pas d’importance car nous avions déjà répété pour Cet enregistrement.
Ensuite, les sessions entières de Blesses furent annulées, parce que
nous n’avons pas eu la possibilité de répéter avant d’entrer en studio.
Par chance, un jour avant que les sessions ne débutent, le technicien
nous a informé qu’il devait les reporter quelques jours plus tard, donc
Albert et moi avons emprunté la clé du studio et nous avons réussi à
jouer les titres plusieurs fois. Maintenant avec Crush, nous avons
répété plus que d’habitude.
J’ai rejoint un groupe de gothic rock donc Reverend Bizarre peut répéter
dans leur local. Nous avons eu quatre ou cinq répétitions avant que les
sessions débutent.
C’était vraiment quelque chose.
Donc, celui qui est responsable de la composition décrit la structure de
la chanson aux autres, ensuite nous la jouons, au départ partie par
partie puis du début à la fin. C’est pratiquement ça. Pas de jam. Les
structures basiques de la chanson sont conçues longtemps avant d’entrer
en salle de répét. Lorsque cela lui vient, Albert écrit parfois les
textes juste avant l’enregistrement du chant en studio. Je vérifie le
langage, et j’essaie d’améliorer la prononciation d’Albert. C’est tout.
Qui est responsable en général de
l’écriture ?
La plupart du temps Albert qui arrive
avec de super sons. Notre quatrième album, Heavier Than Life, devrait
comporter quelques chansons écrites par moi également.
De quoi parlent les textes, et où
trouvez-vous l’inspiration ?
La plupart des textes parlent de sujets
occultes, d’horreur, de mort, de destruction et de notre destin
imminent. Quelques textes sont inspirés par le doom et la tradition
heavy metal.
Nos textes les plus purs dans la tradition doom/heavy sont par exemple
« Doom Over The World » et « Doomsower », jusqu’à « The Godess of
Doom » dans sa propre référence extrême.
Quelque fois il y a des références directes à la bible, comme dans
« Sodoma Sunrise » interprétation de l’ancien testament, et à d’autres
histoires chrétiennes comme The Legend of The Wandering Jew avec la
chanson du même nom, et au christianisme en général, comme « Burn In
Hell ! » (remarque, « Slaves Of Satan » est loin d’être un titre parlant
du christianisme, il trouverait plus facilement sa place dans une
section d’occulte/satanisme).
Des appropriations de figures et évènements historiques comme dans
« Cromwell », et des produits culturels du 20ème siècle comme
dans « Blood On Satan Claw’, « Devil Rides Out », et « Cirith Ungol ».
Quelques rares problèmes personnels sont traités comme dans les titres
« The Hour Of Death », « Demon’s Annoying Me », et « Funeral Summer » -
et tout notre troisième album, Songs From The Funereal World. En
ajoutant des hommages comme « Aleister » et « The Godess Of Doom », je
pense que cela résume très bien le tout.
Quels sont tes groupes et albums
cultes ?
Cela dépend. Personnellement et en ce
moment, je dirais Black Sabbath avec Master Of Reality, Current
93 avecThunder Perfect Mind, Conflict avec Increase The
Pressure, et Catharsis avec Passion. Mais comme je le disais,
ça dépend.
Et pour les autres, Albert dirait Burzum et quelques autres groupes
bruyants, et Peter dirait probablement quelques groupes prog obscurs des
années 70.Nous dirions également tous des noms comme Iron Maiden, Judas
Priest, Manowar, et beaucoup de groupes que j’ai cités au début de cette
interview.
Serez-vous en tournée prochainement ?
Jusqu’ici nous avons fait quelques
petites tournées en Allemagne, Belgique et Hollande, et une en Finlande.
L’été prochain nous allons faire quelques gigs aux USA, suivis d’une
apparition au Templars Of Doom fest.
Il y a également quelques discussions au sujet d’une petite tournée en
Angleterre et en Irlande. Toutes ces tournées ont été organisées par
nous-mêmes ou par des amis qui jouent dans d’autres groupes. Nous sommes
toujours ouverts à d’autres propositions.
As-tu des histoires amusantes ou
étranges à nous raconter sur le groupe ?
Je ne sais pas. Nous ne sommes pas un
groupe amusant, même si nos actes peuvent ressembler à des blagues pour
ceux qui nous voient de l’extérieur. Albert, par exemple, à tendance à
montrer ses fesses à la demande. Ce n’est pas amusant. Ce n’est pas
étrange non plus. On se déteste tous. Je ne sais pas si c’est étrange,
mais en tout cas ce n’est pas marrant. Pas pour nous.
Mais peut-être que notre récente performance au Doom Day III en Hollande
a amusé certaines personnes. C’était le dernier concert de la tournée
après the Autumn Of Doom festival dans le sud de l’Allemagne, et nous
voulions emmerder un certain groupe de personnes. Etant le groupe de
clôture de la soirée, nous avons demandé à notre amie Nadine (de Virgin
Witch) de nous aider à ouvrir le show. Elle nous a présentés au public,
un par un, en Allemand.
Albert Hexenjäger en grunge mou avec une casquette lui bloquant
entièrement la vue. Peter der Mann Gottes était le rocker stoner avec un
tee-shirt Fu Manchu et une casquette de baseball. Moi, Der Fürst des
Nichts, j’étais… Et bien, c’est dur à dire ce que j’étais, avec mon
chapeau rose, de grosses lunettes teintées, et un sweat jaune fluo
Candlemass. En montant sur scène, j’ai même lancé deux paires de
baguettes de batterie dans le public. Pas les miennes bien sûr, mais
celles que j’avais trouvées sur scène après notre concert de la veille.
Je sais que des gens se sont moqués de nous, mais certains en fait ont
pris ça au sérieux.
En tout cas d’après les soi-disant courriers que nous avons lus plus
tard sur certains forums sur le net.
Bon je suppose que c’était amusant dans un certain sens, en tout cas
pour nous si ce n’est pour les autres.
Ensuite, au sujet d’histoires étranges…
Tu sais, il y a eu beaucoup de choses étranges pendant la préparation de
In The Rectory Of The Bizarre Reverend, mais je préfère ne pas les
partager. Je ferais mieux de les laisser où elles sont.
Quels sont les projets du groupe à
court et à long terme ?
Je t’ai parlé de nos projets pour les 4
premiers albums, et le titre du 5ème sera How It Was Meant To
Be, je t’ai probablement dit tout ce qu’il y a à dire sur celui-là.
A part toutes ces sorties officielles, nous avons l’intention de
continuer à faire des EP underground à l’occasion, et ce sera quand et
si nous le trouvons approprié .
Et nous ferons des concerts quand on nous le demandera.
Nous n’avons pas de manager, nous préférons régler cela nous-mêmes.
Donc, je te le dis, si tu as des idées, n’hésite pas à nous contacter.
Et en guise de conclusion, peux-tu dire
un petit mot pour Metal Choc ?
Merci pour ton temps.
Doom what thou wilt shall be the whole of the law.
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